Où est mon pays?
IV - Où est mon pays?
Euratlas Periodis ne présente pas des cartes agréables donnant une vision idéale de chaque pays. il peut donc arriver que certains États, à certains siècles, apparaissent plus petits qu'escompté ou bien avec moins de pouvoir que ce qui est désiré. Plusieurs personnes sont agacées lorsque Periodis n'affiche pas exactement ce qu'elles auraient voulu voir mais nous restons à l'écoute des erreurs éventuelles ou omissions dans le tracé des frontières si ces écarts sont signalés avec des références. Par ailleurs, nous devons garder à l'esprit que, dans la plupart des cas, les cartes décrivent des situations politiques vieilles de 4, 5, 10 siècles ou même plus.
1) En 1600 le roi du Portugal est mort, mais le Portugal n'a jamais fait partie de l'Espagne, ils contrôlaient simplement notre pays pour la sécurité du royaume. Alors pourquoi montrez-vous le Portugal comme partie de l'Espagne?
De 1580 à 1640, pour divers motifs politiques, le Portugal fut réuni à l'Espagne sous le même roi. Formellement, le Portugal ne perdit pas indépendance mais il n'avait pas de politique extérieure distincte. Par ailleurs, en 1600, la monarchie Espagnole était divisée en plusieurs entités, dont une était même un État semi-indépendant: les Pays-Bas espagnols. C'est pourquoi nous avons montré le royaume du Portugal sous la forme de division administrative de premier niveau de la Monarchie, comme la Castille, l'Aragon, la Sardaigne, Naples ou Milan. En outre, il apparaît que même les atlas historiques portugais ont choisi ce type de dessin. Voyez, par exemple, Marques de Oliveira "Atlas historico de Portugal e do Ultramar Português", Centro de Estudos Historicos 2003, p. 267.
2) Pourquoi n'y a-t-il pas de Carantanie pour la période 670 à 1441?
La Carantanie ou Korotan était une petite entité slave s'étendant sur, à peu près sur les bassins de la haute Drave et de la Mur. Les sources historiques sont cependant rares et l'étendue de cette principauté est hypothétique. Nous avons dessiné sa surface approximative sur les cartes 600 et 700. Après 745, la Carantanie a été intégrée dans le royaume des Francs sous l’appellation germanisée de Kärnten or Carinthie, puis elle est passée aux Habsbourg en 1335.
3) La Pologne et la Lituanie étaient le même pays en 1700, mais comment introduisez-vous la Saxe dans son nom?
En 1697, 18 candidats convoitaient la couronne de Pologne, qui finalement revint au prince-électeur Frédéric-Auguste de Saxe, lequel se convertit au catholicisme, pour assurer son élection. Ainsi la République polono-lituanienne était dirigée, en union personnelle, par l'électeur de Saxe qui essaya d'unifier ces deux États, mais échoua.
4) Pourquoi le pays d'Illyrie ne fait-il pas même une brève apparition dans l'histoire de l'Europe?
Il semble que, depuis le VIIIe siècle av. J.-C., plusieurs petits royaumes existaient dans la région des Alpes dinariques et plusieurs historiens les nomment royaumes illyriens. Cependant les sources sont rares et les premières références sont plus proches du mythe que du compte-rendu historique. Plusieurs tribus ayant vraisemblablement une langue et une culture communes vivaient dans la région comprise entre l'Adriatique et le Danube mais cela ne prouve pas l'existence d'une grande entité politique nommée Illyrie ou Illyricum. Quoi qu'il en soit, cette zone a été conquise par l'État romain entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle apr. J.-C. Nous savons seulement qu'une grande tribu ou une fédération, les Scordisques, sans doute d'origine celte, occupait le territoire entre Save et Drave avant la conquête romaine.
5) Pourquoi omettez-vous le despotat de Serbie en 1400 et le représentez-vous prématurément comme pays ottoman?
Après la bataille de Kosovo Polje en 1389, le despotat de Serbie, sous l'autorité de Stéphane Lazarevitch ou Lazarevic, devint un État vassal de l'Empire ottoman et les troupes serbes furent obligées de combattre aux côtés des Ottomans, par exemple à la bataille d'Angora ou Ankara en 1402. Cela est expliqué par Georges Ostrogorsky dans "Histoire de l'État byzantin". Dans les cartes Periodis, vous verrez que, pour 1400, le despotat de Serbie est montré comme une entité semi-indépendante sous la suzeraineté des Ottomans, ainsi donc son territoire est encadré d'une ligne discontinue de la même couleur que l'Empire ottoman.
6) Je voudrais voir l'histoire de mon pays qui est un pays européen. Qu'est-il arrivé à Andorre?
Depuis 1278, Andorre est un paréage, une sorte de double-souveraineté, entre le comte de Foix et l'évêque d'Urgell. Aujourd'hui, la souveraineté sur ce petit pays est encore partagée l'évêque d'Urgell et le président de la République française Président, en qualité de successeur du comte de Foix. Malheureusement, votre pays est trop petit pour apparaître clairement sur l'atlas Periodis, comme c'est le cas d'ailleurs pour le Liechtenstein, Monaco et plusieurs micro-États.
7) Où est Byzance sur la carte historique?
Le nom "Empire byzantin" a été forgé par l'humaniste allemand Hieronymus Wolf, auteur du "Corpus Historiae Byzantinae", en 1557, c'est à dire 104 ans après la disparition de cet État. En fait, H. Wolf s'est inspiré de la "Donation de Constantin", un faux décret impérial romain réalisé au VIIIe siècle par la chancellerie du pape pour appuyer les revendications papales dans les négociations avec le royaume franc. On peut lire dans ce texte "...et in Byzantias provincias.." (= et dans la province de [la ville de] Byzance). La supercherie fut prouvée en 1518 par l'humaniste italien Laurent Valla mais la Papauté tint ce document pour authentique jusqu'au XIXe siècle lorsque le théologien allemand Ignaz von Döllinger reconnut la fraude. Pendant ce temps, l'expression "Empire byzantin" était devenue courante dans l'historiographie.
8) Pourquoi traitez-vous l'Empire byzantin comme un pays inconnu et le remplacez-vous par un trivial Empire romain?
En 293, après l'anarchie militaire du IIIe siècle, le gouvernement de l'Empire romain a été réorganisé et le pouvoir réparti entre plusieurs dirigeants, dont l'un était censé détenir l'autorité suprême. Cette division du gouvernement n'était pas permanente et certains des empereurs suivants, Constantin Ier, Julien l'Apostat et Théodose Ier, réussirent à diriger l'ensemble de l'empire au IVe siècle. Néanmoins, pour diverses raisons, parmi lesquelles les Grandes Invasions, nous pouvons admettre que, depuis environ 438, la cohésion légale de l'Empire avait disparu et que, en 476, sa moitié occidentale s'était écroulée. En l'an 500, un seul empereur subsistait à Constantinople, ou Byzance, et il gouvernait la moitié orientale de l'Empire. Cependant, les empereurs résidant à Constantinople continuèrent à s'intituler "Imperator Romanorum" et à considérer l'Empire romain comme un tout jusqu'en 1204 au moins, date officielle de la partition des terres de l'Empire de Romanie (Partitio Terrarum Imperii Romaniae). Durant ces sept siècles, le nom officiel de l'État était Empire romain, Res Publica Romana, Πολιτεία τῶν Ῥωμαίων (Politeίa tôn Rhōmaíōn), Romania, Ῥωμανία, (Rhōmanía), Βασιλεία τῶν Ῥωμαίων, (Basileia tôn Rhōmaiōn), Αρχη τῶν Ῥωμαίων (Arche tôn Rhōmaíōn). Cela est attesté par un grand nombre de sources médiévales, parmi lesquelles il faut citer Théophylacte Simocatta, Théophane le Confesseur, Constantin VII Porphyrogénète, Jean Skylitzès, Anne Comnène, Geoffroi de Villehardouin et bien d'autres auteurs.
Voyez aussi l'article
From Historical Mapping To Historical Geographical
Information System
.pdf,
en anglais uniquement.
Un atlas historique périodique de l'Europe
selon vos besoins
- Recherche individuelle, en anglais, choisissez Periodis Basic
- Recherche individuelle et création de cartes personnalisées, choisissez
Periodis Expert
licence monoposte
- Recherche individuelle, création de cartes personnalisées et impression de cartes pour vos étudiants, choisissez
Periodis Expert
licence enseignement
- Travaux académiques, cartes personnalisées, impression et distribution de cartes dans votre établissement, choisissez
Periodis Expert
licence de site
- Analyses géographiques, créations de cartes ou impression de cartes murales, reportez-vous aux
Données vectorielles historiques géoréférencées